D’ici 2050, les villes accueilleront 70% de la population mondiale. Afin de relever le challenge d’un urbanisme plus dense avec les contraintes environnementales que nous connaissons, les plus grands groupes mondiaux s’allient aux municipalités pour façonner ce que seront les villes de demain. Schneider Electric, EDF, Cisco, Orange ou Vinci, tous conceptualisent et pensent le futur écosystème high-tech que constituera la ville intelligente. Dans les années à venir, le pouls des villes sera rythmé par des réseaux de capteurs, de caméras et l’échange de milliers de données. Les plus grandes villes du monde planchent déjà sur le concept d’une ville connectée, capable de réduire ses coûts et d’améliorer la qualité de vie de ses citoyens afin de leur assurer un futur durable et équitable. Le concept de ville intelligente ou smart city est relativement nouveau, toutefois, de nombreuses mégapoles ont déjà mis en place des infrastructures (eau, électricité, gaz, transports, services publics et d’urgence, bâtiments) capables de communiquer entre elles.
Les débuts des « smart cities » En plaçant le citoyen au centre, Tel Aviv a été élue ville la plus intelligente du monde lors du dernier Smart City Expo World. La plus grande ville d’Israël a notamment mis en place la Wi-Fi gratuite partout dans la ville. Tel Aviv a également lancé une plateforme de communication en ligne DigiTel, qui donne la possibilité aux habitants d’accéder de façon personnalisée aux services et activités de la ville. La plateforme facilite également la communication entre la ville et les citoyens, les alertant des travaux ou de la station de vélos la plus proche. Elle encourage également les citoyens à rapporter les dangers. Une ville intelligente est flexible et dynamique. Six voies sur neuf sont ouvertes dans le sens de San Francisco sur le Golden Gate le matin et inversement le soir. En ce sens, la ville de San Francisco a voulu s’adapter aux flux urbains et a ainsi amélioré la fluidité du trafic aux heures de pointe dans la ville. Alors que les villes existantes doivent se mettre au niveau technique de leurs ambitions, les villes nouvelles peuvent s’octroyer dès leur création une vision audacieuse. Prenons l’exemple de Singapour qui a été conçue comme une ville dans un jardin. Le premier ministre de 1959 à 1990, Lee Kuan Yew, a débuté une vaste campagne de plantations végétales dans la ville afin de renforcer la biodiversité. Les parcs et réserves naturelles représentent aujourd’hui 10% de la superficie de Singapour (3 300 hectares). La ville a également installé un réseau de capteurs de caméras, et même de GPS dont les taxis sont équipés pour mesurer le trafic en temps réel. Singapour a été la première ville au monde à mettre en place une tarification dynamique en fonction de la congestion des routes.
La « smart transportation » Les Smart City repensent également les structures classiques des villes afin de favoriser la mobilité et ainsi réduire les temps de trajets de la maison au travail. Construire de nouvelles routes va bientôt devenir impossible dû au manque d’espace, il va donc falloir repenser les routes plus intelligemment. Equiper les voiture de capteurs, Les entreprises et les villes réfléchissent à la facilité d’accès aux moyens de transports pour proposer des trajets intelligents aux citoyens. A Hong-Kong, une seule carte, l’Octopus Card donne, par exemple, accès à de nombreux moyens de transports. Pour certains spécialistes, les voitures électriques sont l’innovation de ces 30 prochaines années.
Le smartlighting Le smart lighting est un système connecté à un réseau et qui peut être géré et contrôlé à partir d’un système centralisé ou via le cloud. L’entreprise de recherche Gartner anticipe une croissance rapide sur le marché du smart lighting avec une croissance de 46 millions d’unités à 2.54 milliards d’unités en 2020. Selon Gartner, ces systèmes ont le potentiel de réduire les coûts d’énergie de 90%. Vinci Energies, spécialiste dans l’éclairage public et les équipements urbains a créé sa marque Citeos, qui compte aujourd’hui un réseau international de 70 entreprises. Vinci souhaite révolutionner l’éclairage public en démocratisant l’utilisation de la LED dimmable. Cette technologie révolutionnaire offre la possibilité de faire varier l’intensité d’éclairage et de la baisser pendant les heures creuses tout en gardant un certain niveau de sécurité.
Les « smart Grids », ces réseaux électriques intelligents Pour intégrer les nouveaux moyens d’électricité tels que le photovoltaïques, l’éoliens mais aussi les nouveaux usages comme la voiture électrique ou la pompe à chaleur, les entreprises telles qu’EDF travaillent sur les smart Grids. Un smart grid est un réseau de distribution d’électricité « intelligent » capable d’utiliser les technologies informatiques et les télécommunications pour optimiser la production et la distribution. Ils donneront aussi directement aux consommateurs les moyens de réaliser des économies d’énergie. Le système électrique sera ainsi piloté de manière plus flexible, il permettra de recevoir des informations en temps réel sur l’état des réseaux électriques et permettra de mieux gérer les pics de consommation. Les smart grids sont l’une des réponses technologiques à l’objectif des « 3×20 » de l’Union européenne (20 % d’énergies renouvelables, d’économies d’énergie et de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020). Le 21ème siècle a été décrit comme « le siècle de la ville » dû à l’augmentation grandissante de la population et des mégalopoles. Pour demeurer attractives, les mégacities devront rapidement construire des stratégies cohérentes afin d’intégrer plusieurs variables que sont l’environnement, le dynamisme économique, les citoyens et les services publics. Elles devront opérer à des mutations et transformer certains aspects structurels pour parvenir ainsi à des prospectives durables pour les villes.
