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Un monde sans chasse est-il possible ?

Alors que l'interdiction de la chasse le dimanche n'a pas été approuvée, les chasseurs devront à l'avenir signaler sur une application destinée aux randonneurs où ils se trouvent. Alors que de nombreuses espèces sauvages sont en voie d'extinction, peut-on espérer un jour la fin de la chasse ?

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L’interdiction de chasser les dimanches n’aura pas lieu. Le gouvernement a finalement penché pour une application à destination des promeneurs qui permettra aux chasseurs d’indiquer où les zones de chasse ont lieu. Lundi 9 janvier 2023, le gouvernement détaillera différentes mesures afin de mieux protéger les randonneurs. Toutefois, est-il possible d’imagine un jour un monde sans chasse ? Quel impact cela aurait-il sur l’écosystème mais aussi nos villes ?

Un sanglier et son petit.

Signaler les zones de chasse grâce à une application

Les randonneurs avaient espéré une interdiction de la chasse le dimanche. Malheureusement, ce sont du côté des chasseurs que penche la balance. Ces derniers pourront continuer à chasser tous les jours de la semaine. Le gouvernement souhaite toutefois mieux encadrer cette pratique afin de réduire le nombre d’accidents. « L’objectif auquel je crois profondément est celui de tendre vers le zéro accident. (…) C’est une sécurité renforcée sept jours par semaine que nous recherchons », a déclaré la secrétaire d’Etat à l’Écologie Bérangère Couillard dans des propos rapportés par BFMTV. La chasse serait notamment interdite sous l’emprise de l’alcool et de former à la manipulation des armes. Les sanctions seront également durcies, le permis pourra être retiré à un chasseur. Pour sécuriser les zones de chasse, l’exécutif souhaite introduire une nouvelle application. Cette application nommée « Suricate » permettra aux chasseurs de spécifier où on lieu les battues. Ce sera donc aux promeneurs de faire attention et d’éviter les zones où des coups de fusil pourraient partir.

Un randonneur en forêt.

Du côté des randonneurs, trop c’est trop. Ils ne comprennent pas pourquoi le gouvernement n’a pas accepté de consacrer un seul jour de la semaine aux promeneurs qui souhaitent profiter de la nature en toute sécurité. Pour les chasseurs, il suffirait aux promeneurs de rester dans des lieux où il n’y a pas de chasse. Sur France Info, Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs a déclaré le 6 janvier 2023 : « Il faut plutôt faire une application où sont cartographiés les territoires sans chasse ».

Sans chasse, les dégâts explosent selon les chasseurs

La chasse fait partie intégrante de la tradition française. En ce sens, cette pratique est quasiment intouchable. Pour les chasseurs, « C’est une tradition française, un héritage de la révolution qui perdure depuis. C’est un loisir avant tout. La chasse a le mérite de mélanger tous les genres de la société. C’est la seule activité, je crois, qui peut mettre autour de la table des gens très érudits avec des gens qui le sont moins, des ouvriers avec des cadres, des médecins, des notaires… C’est un intérêt de la chasse, le côté social et humain. Je suis un patriote et fier de l’être. Je suis attaché aux traditions françaises, dont la chasse. »

Actuellement, personne n’est indemnisé lorsqu’un sanglier ou un autre animal sauvage vient labourer le territoire d’un particulier. Des cultures, des arbres fruitiers ou encore des clôtures peuvent être abîmées. Les chasseurs défendent l’argument selon lequel ils régulent les populations de certains animaux pouvant être nuisible. Selon les chasseurs, “les populations de sangliers sont de plus en plus importantes dans toute l’Europe”. Il faut également savoir que les animaux sauvages tuent chaque année 50 personnes en moyenne sur les routes de France. Cela peut être parce qu’une bête traverse soudainement la chaussée ou alors lors de manœuvre d’évitement de l’animal. Alors que les promeneurs et les amoureux de la nature arguent que la nature appartient à tous, les chasseurs rappellent que celle-ci est privée à 75%.

Sans chasse, la nature revit selon les défenseurs de l’environnement

Si la chasse devenait interdite en France, nous pourrions sans doute observer le retour des grands prédateurs comme les loups. Les équilibres naturels pourraient alors être restaurés. Il n’y aurait plus d’accidents de chasse. Sur la période 2021-2022, 95 personnes ont été victimes d’accidents de chasse en France, dont 8 décès. La chasse ce sont également les animaux non ramassés suite à une battue, ou les restes d’animaux mis dans Il n’y aurait plus non plus d’agressions entre chasseurs et randonneurs. Les promeneurs pourraient alors profiter d’un libre accès à la nature. La forêt serait également plus paisible sans coup de feu. Cela permettrait aux animaux d’être apaisés dans leur environnement naturel et de ne pas avoir à fuir. Sans chasse, les animaux auraient davantage confiance en l’homme. On pourrait également observer une diminution de la pollution notamment les cartouches, le plomb et les autres déchets associés à cette pratique. Enfin, nous pourrions enregistrer une hausse des effectifs des espèces au bord de l’extinction.

D’autres solutions pourraient à l’avenir être mises en place pour réguler les populations de sanglier comme c’est le cas en Suisse. Dans le canton de Genève, où la chasse est interdite depuis 1974 des gardes prélèvent régulièrement des sangliers afin de contrôler la population. Davantage de réserves naturelles protégées pourraient être créées en France afin de laisser les animaux vivre en toute sécurité. Malgré tout des règles devraient être définies aux abords de ces réserves puisqu’une étude publiée dans la revue Ecological Applications a révélé que les chasseurs se positionnaient en périphérie de zones protégées pour prélever du gibier.

Toutefois, ces réserves doivent abriter un écosystème entier afin de ne pas se retrouver face à un cas similaire à celui de Yellowstone, une zone sauvage protégée de 9.000 km². En effet, alors que le parc naturel abrite une biodiversité rare avec des ours, des loups, des antilopes, des élans et des bisons, il se trouve que ces derniers sont présents en trop grand nombre. Au point, que les autorités vont devoir abattre des centaines de bisons parmi les 5.000 spécimens présents afin de réguler leur population. D’autres cas similaires peuvent poser question quant à l’interdiction de la chasse comme la présence en masse de renards outre-manche. Dans la banlieue de Londres, les renards vont et viennent dans les villes à leur guise fouillant tantôt les poubelles ou s’invitant dans les jardins. Un phénomène qui s’est décuplé du fait du manque de régulation des populations, de l’abondance de nourriture et de l’absence de prédateurs. Ces petits carnivores pullulent selon Boris Johnson du fait que la Grande-Bretagne a voté l’interdiction de la chasse à courre au renard à la Chambre des communes en 2004.

Stéphanie Monet

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010, j'ai créé deux sites Mon Totem, accès sur du contenu positif orienté sur l'écologie, et Penser Demain, rassemblant des sujets sur le monde que nous souhaitons créer demain.

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