C’est une première ! Une étude réalisée par l’institut Curie rapporte qu’une intelligence artificielle est parvenue à diagnostiquer un cancer du sein. Ces résultats ont été possibles grâce à une collaboration entre l’Institut Curie et Ibex Médical Analytics. Cette IA a également pu définir le degré de gravité des tumeurs.
Le cancer du sein est actuellement le cancer le plus fréquent chez la femme. Environ 2,2 millions de nouveaux cas sont détectés tous les ans. Pouvoir prendre les patientes en charge le plus tôt possible, est essentiel. Le nombre de pathologistes a toutefois diminué de 17% entre 2007 et 2017. Des outils d’intelligence artificielle peuvent venir améliorer le dépistage.

Un cancer du sein diagnostiqué par une intelligence artificielle
Grâce à un algorithme basé sur l’intelligence artificielle, un cancer du sein a pu être diagnostiqué lors d’une biopsie mammaire. Cette IA a été capable de repérer les cellules cancéreuses d’après des prélèvements de tissus. Cette intelligence appelée Galen Breast a été développée par Ibex Medical Analytics. Cet outil a été entraîné pour identifier 51 types différents de caractéristiques cliniques et morphologiques rapporte le site Actuia.com. Pour cela, deux millions d’échantillons d’images et 18 spécialistes ont été nécessaires.
Plusieurs catégories de cancers ont pu être détectées grâce à cet outil. L’intelligence artificielle est également parvenue à déterminer le degré de gravité des tumeurs. Les résultats ont été publiés dans la revue NPJ Breast Cancer « J’ai été impressionné par les résultats de l’étude, les niveaux de précision très élevés et l’étendue des capacités de détection offertes par la technologie d’IA d’Ibex, semblables à ceux des pathologistes experts. » a déclaré Stuart Schnitt, médecin, chef du service de pathologie oncologique du sein au Dana-Farber/Brigham and Women’s Cancer Center, professeur de pathologie à la Harvard Medical School dans un communiqué.
Un outil pour gagner du temps et réduire les erreurs
Grâce à ce procédé, les pathologistes peuvent être plus précis mais aussi gagner du temps. Comme le souligne la Pr Anne Vincent-Salomon de l’Institut Curie dans des propos rapportés par France Info : « Les lames des prélèvements sont scannées pendant la nuit. Quand le pathologiste arrive le matin, les lames ont été pré-analysées par l’algorithme avec une petite étiquette ‘carcinome infiltrant’ marquées d’un petit drapeau et ‘cas plus urgent’ parce c’est qu’il y a plus d’examens à demander, et qu’il faut donc le prendre en priorité. »
Il serait également possible de demander à cet algorithme d’indiquer les examens complémentaires à réaliser afin de gagner du temps. Il faut dire que les pathologistes doivent lire de nombreux dossiers de patients sur une journée. De son côté, l’algorithme peut être en action jours et nuits sans être fatigué. Cet outil devrait donc permettre de réduire les erreurs.



Galen Breast ne remplacera pas les pathologistes pour autant. Il s’agit avant tout d’apporter un soutien et de la précision dans la détection de divers types de cancers du sein. On peut imaginer que ce type d’IA soit développée pour diagnostiquer d’autres cancers à l’avenir.
« Le système est surtout développé pour être un appui aux pathologistes, pour vérifier qu’ils n’aient pas manqué quelque chose un lors de sa lecture, ainsi que pour automatiser le traitement de certains examens chronophages et fastidieux comme le taux de lymphocytes dans la tumeur », a détaillé Suzette Delaloge, oncologue médicale spécialiste du cancer du sein et directrice du programme Interception de Gustave Roussy à Sciences et Avenir.