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Urgence climatique : 210 experts demandent aux citoyens de passer à un régime végétal

Face à l’urgence climatique, le secteur de l’élevage est appelé à changer. Selon un rapport récent de Harvard, pour respecter l’accord de Paris, une réduction de 61% des émissions de ce secteur est nécessaire d’ici 2036.

Réduire les émissions générées par l’élevage

Pour atteindre les objectifs de 2030, une baisse de 50% des émissions du secteur de l’élevage est impérative. Cela nécessite une refonte des pratiques agricoles, notamment par l’introduction de techniques de gestion durable et une réduction de la dépendance aux combustibles fossiles dans les processus agricoles. L’adoption de l’agroécologie et des systèmes de polyculture-élevage peut aussi jouer un rôle clé en augmentant la séquestration du carbone dans les sols. L’innovation dans les sources d’alimentation animale, comme les protéines alternatives ou les compléments alimentaires réducteurs de méthane, pourrait réduire significativement les émissions. Les politiques de soutien agricole devront favoriser ces transitions en offrant des incitations pour l’adoption de technologies vertes.

Avec une échéance plus lointaine mais tout aussi critique, 2036 marque un point de non-retour. Le rapport indique que sans une diminution drastique des pratiques émissives actuelles, il sera impossible de maintenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C. Afin d’éviter cet échec, une coopération internationale accrue sera nécessaire pour harmoniser les normes environnementales et faciliter le partage des meilleures pratiques et technologies. Les investissements dans la recherche et le développement de nouvelles technologies agricoles doivent être accélérés pour trouver des solutions viables à long terme. Enfin, l’engagement des consommateurs dans la réduction de la demande pour les produits d’origine animale et l’augmentation de la consommation de produits végétaux sera également déterminant pour atteindre ces objectifs.

Des pratiques agricoles plus durables

L’adoption de pratiques agricoles améliorées telles que le pâturage rotationnel et l’amélioration génétique pourrait réduire considérablement les émissions. Ces méthodes permettent non seulement de réduire l’empreinte carbone mais aussi d’améliorer la santé et la productivité des troupeaux. L’intégration de technologies avancées, comme la fermentation précise pour l’alimentation animale ou les additifs alimentaires réducteurs de méthane, présente un potentiel énorme pour transformer le secteur en une industrie moins émissive et plus respectueuse de l’environnement.

Pour réaliser ces changements, un investissement considérable dans la recherche et le développement est clé. Le soutien des pouvoirs publics et des institutions financières internationales sera essentiel pour catalyser l’adoption de technologies vertes dans l’élevage. Des politiques robustes et des cadres réglementaires adaptés sont requis pour guider et soutenir le secteur de l’élevage dans cette transition. Les gouvernements doivent élaborer des stratégies claires pour réduire les émissions, incluant des incitations pour les pratiques durables et des pénalités pour les méthodes dépassées.

Adopter un régime alimentaire à base de plantes

L’urgence climatique nous contraint à reconsidérer nos choix alimentaires. Le rapport récent de Harvard souligne que pour limiter le réchauffement planétaire, il est essentiel de réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre, en particulier celles provenant de l’agriculture animale. Ce document a été élaboré conjointement par des chercheurs et publié sous l’égide du programme de droit et de politique animale Brooks McCormick Jr. de la Harvard Law School. Il repose sur les résultats d’une enquête réalisée avec la participation de 210 spécialistes des domaines de la climatologie, de la recherche et des systèmes alimentaires, issus de 48 nations différentes. Une adoption globale d’une alimentation à base de plantes est présentée comme une solution viable. Cette transition pourrait diminuer les émissions de méthane issues du bétail, réduire la déforestation due à l’expansion des pâturages et minimiser l’utilisation d’eau et d’énergie requise pour produire de la viande. En transformant nos habitudes alimentaires, nous pouvons non seulement favoriser la santé de la planète mais également la nôtre, en intégrant des aliments moins riches en graisses saturées et en cholestérol. Ce passage à un régime végétal implique un changement dans les politiques agricoles, les subventions gouvernementales, et nécessite une collaboration entre les décideurs, les producteurs, et les consommateurs.

Outre les bénéfices climatiques, les aliments d’origine végétale offrent des avantages importants pour la santé publique. Le rapport met en avant les propriétés nutritives des fruits, des légumes et des céréales, qui pourraient contribuer à prévenir plusieurs maladies chroniques telles que l’obésité, le diabète de type 2, et certaines formes de cancer. Cultiver ces aliments pour la consommation humaine plutôt que pour l’alimentation du bétail optimise l’utilisation des terres agricoles, permettant de nourrir efficacement une population croissante. La transition vers une agriculture centrée sur les plantes réduirait la pression sur les ressources naturelles, notamment l’eau et les sols, et favoriserait une biodiversité accrue. Ce changement nécessite un engagement à tous les niveaux de la société pour remodeler les systèmes alimentaires vers des solutions plus durables et éthiquement responsables, engageant ainsi un dialogue constructif sur les meilleures pratiques alimentaires à adopter globalement.

Stéphanie Monet

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010, j'ai créé deux sites Mon Totem, accès sur du contenu positif orienté sur l'écologie, et Penser Demain, rassemblant des sujets sur le monde que nous souhaitons créer demain.

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