Le tigre de Java est réputé disparu. Mais une étude scientifique vient de faire naître un nouvel espoir pour le malheureux animal. Un espoir qui ne tient… qu’à un poil !
Pendant quelques dizaines d’années, le tigre de Java n’a survécu que dans des réserves. Et en 2008, il a finalement été officiellement déclaré éteint. En cause, la chasse, mais aussi la dégradation de son habitat forestier sur cette île la plus peuplée de l’Indonésie. Mais coup de théâtre aujourd’hui. Parce que l’analyse ADN d’un poil trouvé il y a quelques mois sur un site marqué de traces de griffes et de pattes révèle qu’il appartient bien à un tigre de Java.
Un tigre de Java observé en Indonésie ?
L’histoire avait commencé en 2019. Cinq témoins avaient rapporté avoir observé, du côté de Sukabumi, au sud de Jakarta, un bien curieux animal. Un léopard de Java (Panthera pardus melas), un animal en danger critique d’extinction. Ou peut-être même, un tigre de Java (Panthera tigris sondaica). D’autres observations de l’animal déclaré disparu avaient régulièrement été suggérées depuis de nombreuses années. Toutefois aucune n’avait pu être confirmée.
Alors, pour en avoir le cœur net, une scientifique s’est rendue sur place. C’est là qu’elle a recueilli le poil. Sur une clôture. Dans un laboratoire de l’Agence nationale indonésienne pour la recherche et l’innovation (BRIN), l’ADN de ce poil a été comparé à celui d’un échantillon conservé dans un musée de l’île depuis 1930. Résultat, près de 98 % de similitudes.
Un tigre de Java trahi par son ADN
Ainsi, de manière assez miraculeuse, il se pourrait bien que le tigre de Java vive encore à l’état sauvage dans la région de Sukabumi. Pour le confirmer, les chercheurs envisagent désormais l’installation de pièges photographiques — des appareils discrètement positionnés pour surprendre la faune sauvage —, mais aussi de se mettre en quête d’excréments — pour valider un peu plus la génétique de l’animal — et d’empreintes de pas et de griffures. S’il se confirmait que le tigre de Java existe toujours, des mesures de protection devraient très rapidement être mises en place pour le préserver.