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Transformer l’évaporation des océans en eau potable

Une nouvelle technique révélée dans la revue scientifique « Nature » pourrait fournir de l'eau potable aux habitants des pays les plus arides du monde.

Alors que l’été 2022 a été marqué par d’importantes sécheresses partout dans le monde, cette année les épisodes de sécheresse pourraient bien être pires encore. L’eau manque dans de nombreuses régions du globe. Un procédé dévoilé par la revue scientifique « Nature » pourrait permettre de répondre aux besoins en eau potable des populations vivant dans les zones les plus durement touchées par la sécheresse.

En Afrique de l’Est, l’eau vient à manquer.

Un manque de pluie en hiver

La situation devient de plus en plus critique en Afrique de l’Est où l’eau manque cruellement. Des familles d’éleveurs doivent se déplacer avec leurs animaux et leurs habitations pour trouver un autre endroit afin de survivre comme le rapporte Oxfam. Cela fait désormais 18 mois que la sécheresse dure causée par El Niño ainsi que de fortes chaleurs. Les habitants ont des difficultés à trouver de l’eau potable. En tout, 10,7 millions de personnes subissent cette sécheresse extrême en Ethiopie, au Kenya, en Somalie et dans la région autonome du Somaliland. Selon les habitants, c’est la plus grave sécheresse qu’ils n’ont jamais connue.

Même si la situation est différente, la France connaît actuellement un grave épisode de sécheresse. De nombreux cours d’eau et rivière sont à sec en plein hiver. La pluie manque dans l’Hexagone et dans certaines régions le niveau d’eau est bas dans les nappes phréatiques. On s’attend à un nouvel épisode de sécheresse pour l’été 2023 comme l’indique France tv info. « Prenez les mesures qui permettent dès à présent de faire des économies d’eau. » a affirmé Christophe Béchu. Pour lui, il faut anticiper.

Puiser dans les sources océaniques presque illimitées

D’autres techniques ont déjà été développées afin de transformer l’eau des océans en eau potable comme le dessalement. Cette technique était malheureusement trop énergivore et pouvait mettre l’environnement en danger du fait de la création de saumure et d’autres sous-produits. L’équipe de chercheurs s’est concentrée sur un procédé économiquement viable et respectueux de l’environnement. Ils ont également pu montrer que leur technique pouvait évoluer pour servir de plus grandes populations.

Cette méthode pourrait contribuer à fournir de l’eau douce aux populations à travers le monde. Ils décrivent leur approche comme durable du fait de « l’approvisionnement pratiquement illimité en vapeur d’eau des océans ». Les auteurs de ce procédé citent notamment le sud-ouest des États-Unis comme exemple où le niveau d’eau dans les réservoirs du fleuve Colorado a diminué au cours de la dernière décennie. À l’été 2021, les niveaux d’eau étaient extrêmement bas.

De l’eau potable créée à partir de l’évaporation des océans

Pour lutter contre la sécheresse et le réchauffement climatique, une équipe de chercheurs américains de l’Université de l’Illinois (USA), a eu l’idée d’utiliser l’eau des océans pour la transformer en eau potable. Ils ont détaillé le procédé dans la revue scientifique « Nature ». Dans leur article intitulé Accroître l’approvisionnement en eau douce pour assurer durablement la sécurité mondiale de l’eau à grande échelle, ils détaillent leur solution pour assurer les besoins en eau douce des populations. Pour eux, utiliser les ressources existantes comme l’eau des océans est la clé. Il est donc nécessaire de repenser les solutions mais aussi les investissements.

Schéma présenté par les auteurs de l’étude dans la revue Nature. Cette illustration du procédé montre la capture de vapeur d’eau au dessus des océans et sa transformation en eau potable.

Leur solution consiste à capturer la vapeur d’eau qui se trouve au-dessus des océans. L’atmosphère située au-dessus des océans est suffisante pour produire de l’eau douce. En s’évaporant et en se transformant en gaz, l’eau de mer perd presque tout son sel naturellement. Leur système est capable de transporter l’air chargé d’humidité vers les terres proches. La condensation devenant ensuite de l’eau douce. « Les environnements proches de la surface au-dessus de l’océan ont une humidité élevée, dont les variations quotidiennes et saisonnières sont principalement déterminées par la température de la surface océanique et celle de l’air au-dessus », ont expliqué les auteurs dans la revue Nature. D’après leurs calculs, les auteurs ont affirmé qu’une surface de capture verticale de 210 m et de large de 100 m de haut pourrait répondre aux besoins quotidiens en eau potable d’environ 500.000 personnes environ. Enfin, les auteurs rassurent sur le fait que comme l’humidité provient de l’évaporation naturelle de l’eau océanique, aucun sous-produit nocif pour l’environnement ne sera récolté.

Stéphanie Monet

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010, j'ai créé deux sites Mon Totem, accès sur du contenu positif orienté sur l'écologie, et Penser Demain, rassemblant des sujets sur le monde que nous souhaitons créer demain.

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