Pour sauver des milliers de vies en prévision de nouvelles vagues de chaleur cet été, il faudrait dès à présent accroître la végétation dans les villes. Selon les résultats d’une vaste étude menée dans 93 villes européennes et publiée dans le journal médical Lancet, il suffirait de doubler la surface d’espaces verts pour réduire le nombre de décès.

Une couverture végétale de 30%
C’est la première étude démontrant précisément le nombre de décès prématurés dans les villes qui pourraient être évités en augmentant le nombre d’arbres en ville. Verdir nos villes permettrait de réduire considérablement le nombre de décès en lien avec les fortes vagues de chaleur d’été. Les canicules de l’été 2022 ont causé la mort de 6.700 personnes en Europe. En doublant la surface de végétation, cela aurait permis d’éviter plus de 2.600 décès prématurés.
En parvenant à couvrir 30% d’une ville d’arbres, la modélisation a démontré que la température moyenne en ville serait réduite de 0,4°C durant les périodes de canicule. Il est donc urgent d’accroître le nombre d’arbres en villes afin de réduire les îlots de chaleur.
L’été le plus chaud jamais enregistré
L’été 2022 aura marqué les esprits. En effet, l’Europe a connu l’été le plus chaud jamais enregistré. De grands feux ont d’ailleurs ravagé la France, l’Espagne avec un record de surfaces brûlées. Dans les villes, les habitants doivent vivre avec 1°C en plus en comparaison à ceux vivant à la campagne. Cette situation peut conduire à des difficultés respiratoires et accroît notamment les problèmes cardio-vasculaires.
« Nous encourageons aussi les urbanistes à intégrer cet objectif d’un tiers de surface végétale en ville », indiquent les auteurs de cette étude cités par Francetvinfo. « Car les arbres ont d’autres avantages que celui d’atténuer la chaleur. Ils sont aussi associés à une réduction de la pollution, des maladies cardio-vasculaires. Une amélioration de la santé mentale des habitants », concluent les auteurs de cette étude.



D’autres pistes pour réduire les températures en ville l’été
Pour réduire la température ressentie en ville durant les vagues de chaleur, d’autres idées émergent comme celles de peindre les routes en blanc mais aussi d’éclaircir les toits. Les villes ont tout à gagner en repensant les villes et en intégrant des couloirs de ventilation d’air. À Paris, par exemple, la Seine est connue pour être un corridor naturel de ventilation. La construction de bâtiments sur la berge est donc très réglementée, il est notamment difficile de construire trop hauts.
Les bassins, les brumisateurs, les fontaines et les jets d’eau sont également utilisés pour réduire la température en ville mais leurs effets sont très localisés. Alors que les températures ont augmenté de 2,3 °C en 2020 par rapport à la moyenne 1961-1990, les collectivités territoriales sont en train de tester différentes solutions pour faire baisser la température en ville. C’est le cas à Aubervilliers, en région parisien, où 72 arbres ont été plantés. Toutefois, la France reste encore loin de certains États très engagés comme c’est le cas de Singapour. Ci-dessous, l’aéroport Changi et ses jardins, souvent élu meilleur aéroport du monde.
