Le fondateur de Gravity Payments, Dan Price, a eu cette idée après avoir lu une étude sur : « l’argent rend-il plus heureux ? ». Il s’est dit que des salariés moins inquiets de leurs problèmes économiques personnels seraient certainement plus épanouis et que l’entreprise y gagnerait au final.
Implantée à Seattle, la société proposant un service de traitement de paiement par carte compte actuellement 120 salariés. Dan Price a ainsi annoncé la nouvelle à ses employés qui ont été très surpris voir méfiants puis finalement très contents. Au cours des trois prochaines années, le PDG de 30 ans va donc augmenter le salaire minimum à 70 000 dollars par an ce qui représente 66 000 euros. Le salaire moyen de l’entreprise était de 48 000 dollars soit 45 300 euros ou 3 775 euros par mois. Certains employés vont donc voir leur salaire doubler !
Afin de mettre à bien son idée et pour qu’elle soit viable pour l’entreprise, Dan Price a réduit son salaire de 1 million de dollar à 70 000 dollars. Il va également puiser 80% dans le budget de 2,2 millions de dollars de profit anticipé en 2015. Dan Price a expliqué qu’il a voulu agir face à l’inégalité. Il ajoute que l’idée l’a également un peu inquiété puisqu’il ne voulait pas augmenter les prix pour ses clients ou offrir un service de moins bonne qualité.
Ainsi, les employés de Gravity Payments vont-ils être plus épanouis voir plus heureux ? L’étude en question a été publiée en 2010 par les économistes Angus Deaton et Daniel Kahnemen, psychologue et prix Nobel. Ils ont montré que sous le seuil de 75 000 dollars de revenu annuel, le bien-être et la satisfaction au quotidien sont corrélés à l’évolution du salaire. Les deux chercheurs expliquent plus précisément que « la qualité émotionnelle des expériences quotidiennes d’un individu, la fréquence et l’intensité des émotions telles que la joie, le stress, la tristesse, la colère ou l’affection augmentent à mesure que le revenu augmente, jusqu’à ce seuil de 75 000 dollars ».
Alors que Seattle a introduit le salaire minimum le plus important des Etats-Unis à 15 dollars l’heure, Dan Price souhaite également améliorer l’inégalité salariale alors que dans le pays l’écart salarial entre les patrons et les salariés ne fait que croître. Il faut rappeler qu’aux Etats-Unis, les PDG gagnent en moyenne 300 fois plus que le salarié moyen, une situation que l’on retrouve dans de nombreux pays. En 2010, une réforme contraint d’ailleurs toutes les sociétés à capital public à rendre public le ratio entre les salaires de leur PDG et le revenu médian des employés.
