L’idée de planter des arbres pour combattre le changement climatique est séduisante. Elle est devenue un leitmotiv pour de nombreux dirigeants et organisations. Mais la réalité pourrait être plus complexe que ce que l’on imagine.
Alors que le monde se mobilise pour planter des milliards d’arbres, un obstacle majeur se profile à l’horizon : le manque de semis. La question se pose : avons-nous vraiment les moyens de nos ambitions ?
Le manque de semis : un obstacle inattendu

Face à l’urgence climatique, de nombreux pays et organisations ont fixé des objectifs ambitieux en matière de reforestation. La France envisage de planter un milliard d’arbres d’ici 2030, tandis que le Forum économique mondial vise le chiffre impressionnant de mille milliards d’arbres à l’échelle mondiale. Jean-François Soussana, vice-président de l’Institut national de la recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), interrogé par Futura Sciences, a mis en garde contre la difficulté d’obtenir suffisamment de plants forestiers pour répondre à cette demande. Une étude de l’université du Vermont confirme cette préoccupation, révélant que les pépinières, en particulier aux États-Unis, ne pourront pas fournir le nombre, la diversité et la qualité nécessaires.
Les pépinières ont tendance à privilégier les essences lucratives pour la production commerciale. Cette approche commerciale pourrait compromettre les efforts de conservation et d’adaptation climatique. Comme le soulignent les chercheurs, « L’épicéa rouge est important pour les écosystèmes, mais les semis disponibles sont rares. »

Les implications du changement climatique sur la reforestation
L’épicéa rouge, ou épinette rouge, est un exemple frappant de la manière dont le changement climatique affecte la biodiversité. Bien que cette essence soit essentielle pour les écosystèmes nord-américains, elle est désormais menacée par les changements climatiques, les ravageurs et la déforestation. Les chercheurs ont mis en évidence le manque criant de semis disponibles pour cette essence.

Pour répondre au défi du reboisement, il est impératif d’investir massivement dans la production de semis diversifiés. Cependant, dans un monde en plein réchauffement, déterminer quelles espèces seront adaptées à quelles régions devient un défi en soi. De plus, il est crucial que ces investissements soient locaux, car les semis produits localement ont de meilleures chances de survie. La fenêtre d’opportunité pour agir se rétrécit. Les conséquences du changement climatique s’accélèrent, et nos forêts en sont les premières victimes. Comme le soulignent les experts, « Nous devons agir vite pour sauver nos forêts. » La diversification des essences et la promotion de la diversité génétique sont essentielles pour garantir la résilience de nos forêts face aux défis climatiques à venir.