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Ingénieur prompt : l’art de questionner les IA comme ChatGPT

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Dans l’univers des intelligences artificielles, un nouveau métier attire de plus en plus l’attention : les ingénieurs prompt. Ces spécialistes sont capables d’interroger des IA comme ChatGPT, Bard ou LlaMa, et d’obtenir des résultats précis. Ces experts sont parfois très bien rémunérés, touchant jusqu’à plus de 300.000 euros.

Sans besoin de coder, les Prompt Engineer sont de plus en plus recherchés. Plongez dans le monde nébuleux de ces spécialistes en requêtes en IA et explorez leurs méthodes pour dompter ces algorithmes fascinants.

Les ingénieurs prompt sont les dresseurs des intelligences artificielles telles que ChatGPT. Leur métier émerge comme un nouveau « job de rêve ».

La maîtrise du langage et des algorithmes des IA

Pour devenir un « dresseur d’intelligence artificielle », il est primordial de comprendre le fonctionnement des algorithmes et de rentrer dans la tête de ces IA. Formuler la bonne requête nécessite une connaissance approfondie des arcanes de l’IA. Les ingénieurs prompt doivent apprendre cet art subtil pour obtenir les résultats souhaités, allant au-delà des questions basiques. « Le métier de Prompt Engineer requiert un talent pour l’expression écrite et la communication, un sens du détail et une compréhension du fonctionnement de l’IA » peut-on lire sur le site Lebigdata à ce sujet.

Chaque IA est unique, ce qui amène les ingénieurs prompt à se spécialiser dans une ou plusieurs d’entre elles. Que ce soit ChatGPT, Bard, LlaMa, Dall-E, Midjourney, Dreamstudio ou Stable Diffusion, chaque IA répond selon ses connaissances et la forme de la requête soumise. Certains professionnels se concentrent donc sur une IA en particulier, afin d’approfondir leurs connaissances et d’affiner leurs recherches selon les besoins spécifiques. Ces ingénieurs sont capables de rédiger des prompts techniques afin d’obtenir un résultat parfait. « Rédiger un prompt vraiment excellent pour une persona chatbot est une compétence incroyablement puissante et un premier exemple de programmation intégrant un peu de langage naturel« , a déclaré Sam Altman, CEO de OpenAI le 20 février 2023.

Tester les capacités de raisonnement des IA

Une particularité des intelligences artificielles est qu’elles fournissent des réponses différentes à chaque soumission de la même requête. Pour obtenir le résultat souhaité, les ingénieurs prompt doivent tester, essayer et réessayer. Certains ont même lancé des centaines de requêtes pour obtenir le bon visuel ou la réponse adéquate. La patience et l’intuition sont essentielles dans ce processus.

Les IA génératives de texte, comme ChatGPT, permettent une interaction plus poussée. Il est possible de discuter avec l’IA, lui demander des corrections ou des modifications pour affiner les résultats. Cette capacité à dialoguer avec une IA en langage humain naturel fascine et demande une certaine psychologie pour comprendre son fonctionnement. Voici un exemple de prompt ChatGPT de site Commentcoder.com pour coder un site web :

Code le squelette d’un site en HTML, CSS et JavaScript.

Le titre de mon site est “ChatGPT”, le site est responsive et contient une barre de texte.

Quand l’utilisateur entre du texte dans cette barre de texte, le texte s’ajoute en bas de la page.

Détecter les données erronées des intelligences artificielles

Les métier de prompt engineer est bien plus qu’une simple saisie de mots-clés Lorsqu’il s’agit d’être un ingénieur prompt, la tâche ne se résume pas à entrer quelques mots dans un champ de recherche. Au-delà de cette étape, il est primordial de savoir évaluer la qualité de la réponse fournie. Par exemple, ChatGPT, avec toute sa confiance apparente, n’est pas exempt de défauts. Entraînée à partir du contenu disponible sur le web, cette IA ne fait pas toujours la distinction entre une information véridique et une intox. De plus, elle peut parfois générer des résumés hâtifs ou même inventer des citations sans sourciller. « La difficulté réside dans le fait que les IA donnent peu ou pas leurs sources, et il est difficile de les contraindre à se limiter à des sources spécifiques, à moins de leur demander de réécrire un texte déjà existant, mais cela relève d’un autre exercice », souligne Sarah, consultante en marketing citée par We Demain.

Le métier d’ingénieur prompt implique également la vérification des données et des faits avancés par les intelligences artificielles. Il nécessite une connaissance approfondie des mots qui peuvent provoquer des dysfonctionnements dans le système. Cependant, certains individus exploitent ces failles à des fins malveillantes. En effet, repérer les faiblesses des IA peut permettre d’accéder à des données stratégiques d’entreprises qui n’ont pas été suffisamment sécurisées et ont été scannées par ces systèmes d’intelligence artificielle. « Les IA donnent peu ou pas leurs sources », précise Sarah, consultante en marketing, soulignant ainsi l’un des défis de ce domaine en pleine croissance.

Ingénieur prompt : des emplois à plein temps aux salaires attractifs

Les entreprises ne se contentent pas de solliciter les compétences des ingénieurs prompt de manière ponctuelle, elles cherchent également à les intégrer en leur offrant des emplois à plein temps. Le Washington Post met en lumière une petite annonce de la start-up américaine Anthropic, basée à San Francisco, qui recrute un ou une « Prompt Engineer and Librarian » (ingénieur prompt et bibliothécaire). Le salaire annoncé pour ce poste oscille entre 175.000 et 335.000 dollars, soit environ 164.000 à 315.000 euros par an, selon le profil. Le quotidien relate également le travail de « Goodside, un employé de 36 ans de la start-up Scale AI basée à San Francisco, exerce l’un des emplois les plus récents et les plus étranges du domaine de l’IA : ingénieur prompt. Son rôle consiste à créer et à peaufiner les consignes textuelles que les gens saisissent dans l’IA dans l’espoir d’obtenir le meilleur résultat possible. Contrairement aux codeurs traditionnels, les ingénieurs prompts programment en prose, envoyant des commandes rédigées en texte brut aux systèmes d’IA, qui exécutent ensuite le travail réel. » Un autre poste cette fois pour le Boston Children’s Hospital promet entre 73.000 à 100.000 dollars (environ 65.000 à 94.000 euros) annuels.

Les ingénieurs prompt se verront attribuer des missions variées. Ils devront élaborer des requêtes GPT afin d’automatiser les tâches répétitives et améliorer l’efficacité. Ils auront pour objectif d’expérimenter et d’explorer de nouvelles façons d’utiliser GPT dans divers départements de l’entreprise. Ils devront également adapter le modèle GPT à différents cas d’utilisation afin d’assurer des performances et une précision optimales.

L’écriture de prompts, nouvel eldorado ?

La professionnalisation rapide du métier attire l’attention de nombreuses start-ups spécialisées dans ce domaine. Les principales qualités recherchées sont la créativité d’un hacker et le goût pour la résolution d’énigmes. Cependant, cette ruée vers l’or pourrait tourner court. Comme l’explique Hello Work d’une part, les progrès de l’IA visent à améliorer sa fiabilité, réduisant ainsi le besoin de prompts très spécifiques pour éviter les erreurs. De plus, les IA sont susceptibles de se spécialiser, faisant de ChatGPT l’ancêtre généraliste d’une multitude d’IA spécialisées et expertes dans des domaines tels que la médecine, le droit et le commerce, voire dédiées à des problématiques spécifiques au sein d’une seule entreprise. D’un autre côté, le public, qui découvre à peine les possibilités offertes par l’intelligence artificielle générative, pourrait rapidement s’approprier l’art du prompt.

Selon Shane Steinert-Threlkeld, linguiste à l’université de Washington, ces experts peuvent s’apparenter aux spécialistes de recherche Google. Plusieurs années en arrière, ils proposaient leurs techniques pour obtenir des résultats parfaits. Le métier ayant aujourd’hui disparu puisque le public est tout à fait capable de réaliser ses propres recherches. Cependant, Riley Goodside, ingénieur prompt, ne partage pas cette vision. Selon lui, cet emploi à la mode n’est que « la partie visible d’un iceberg révolutionnaire qui est là pour rester » peut-on lire sur Hello Work. Pour lui, il s’agit d’un langage à cheval entre le code et le discours humain. Selon lui, cette profession est nouvelle et ne disparaîtra pas.

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