Après les années de fast-fashion, de nouvelles enseignes de prêt à porter se lancent dans une mode plus éthique et éco-responsable. C’est le cas des marques de prêt à porté upcyclé. Ces enseignes valorisent les anciens tissus pour créer de nouveaux vêtements. Incarneront-elles le futur de la mode ?
Elles s’appellent Fairytale, Ecclo, Coloré Concept ou Kamad, les marques de prêt à porter connaissent un véritable succès. Alors que l’on assiste actuellement à une crise du secteur de l’habillement avec de nombreuses enseignes telles que Camaïeu, Go, Pinkie ou Kookai qui ont dû ou sont en passe de fermer leurs magasins, cela n’est pas le cas des marques éco-responsables. Ces dernières ont le vent en poupe. L’une des raisons ? Les nouvelles générations semblent porter davantage d’intérêt aux marques qui s’engagent en faveur de la planète.
Ecclo récupère les textiles de France
À l’heure où l’eau commence à manquer, on le sait le coton est un gros pollueur d’eau. Le coton représente un quart de la production mondiale des fibres textiles. Très gourmand en eau, le coton est une matière première largement utilisée dans la mode. Pour éviter le gaspillage mais aussi la délocalisation, des marques comme Ecclo ont décidé de faire autrement. La marque de vêtements française utilise ainsi des tissus inutilisés pour créer ses gammes de vêtements. L’entreprise rachète ainsi les stocks de tissus produits en trop importantes quantités mais aussi ceux défectueux. « C’est sur les routes de France qu’est né le projet, explique Rémy Renard, le fondateur d’Ecclo. En rendant visite aux différents acteurs de l’industrie textile, je me suis aperçu de la quantité importante de tissu qui dormait chez de nombreux fabricants. Pour éviter ce gaspillage et proposer des vêtements à l’impact des plus faibles, nous avons lancé des gammes upcyclées à partir de ces tissus de qualité surproduits, non conformes ou légèrement abimés. » peut-on lire sur Ekopo.
Losanje, des vêtements de qualité et uniques
Une autre entreprise, Losanje a fait de l’upcycling sa raison d’être. La marque s’attèle à transformer les matériaux en un nouveau vêtement de qualité. Pour ce faire, Losanje récupère des vêtements qu’ils découpent puis assemblent de nouveau. L’avantage de ce procédé est de ne produit aucune matière première. De même Losanje met un point d’honneur à ne pas recolorer les tissus. Elle utilise ses patrons pour créer de nouvelles pièces. « Si cette approche peut sembler très simple, elle est pourtant très compliquée à mettre en place. En effet, le secteur du textile est très campé sur ses méthodes de production traditionnelles. Cela entraîne une méconnaissance du principe de l’upcycling de la part des ateliers et des partenaires fournisseurs de matières. » peut-on lire sur le site Losanje. Il est encore difficile pour ces marques de créer des pièces en série. Losanje a pourtant une vision, celle de créer des pièces uniques, en série. Chaque vêtement aura en effet sa propre histoire. Les matières premières utilisées par Losanje sont des textiles de seconde main. Ces derniers ont été récupérés en France ou dans le sud de l’Angleterre. Toutefois, l’enseigne parvient à les proposer dans différentes tailles et différentes couleurs selon les tissus récupérés.
Préserver la planète mais pas seulement
Toutes ces marques ont un même but, celui de préserver la planète. En effet, la quasi totalité des émissions de CO2 émises durant le cycle d’un vêtement proviennent de la production des matières premières et l’utilisation de machines. Il faut savoir que seuls 1% des tonnes de vêtements jetés chaque année en Europe sont revalorisés. Porter des vêtements upcyclés permet également d’éviter les produits chimiques qui se retrouvent sur les vêtements neufs. Grâce aux différents lavages des vêtements upcyclés, ces produits s’éliminent peu à peu. Les enseignes de vêtements upcyclés donnent également de l’importance à la chaîne de production. La plupart de ces marques conçoivent leurs vêtements en France.
In time of ancient gods, warlords and kings, a land in turmoil cried out for a hero. She was Xena, a mighty princess forged in the heat of battle. The power. The passion. The danger. Her courage will change the world.
Des vêtements upcyclés pour la paix
Plus étonnant encore, un habitant de Roubaix nommé Kaiss Hamidi a décidé de lancer sa marque de vêtements upcyclés pour transmettre un message positif. Il a appelé sa marque de vêtement Pour la Paix. À seulement 24 ans Kaiss Hamidi a créé une marque éco-responsable qui a du sens. « Les habits sont de plus en plus un moyen de faire passer un message, de s’exprimer, et non plus uniquement pour suivre la mode », a expliqué le jeune homme sur Actu.fr.
Cet adepte de l’upcycling récupère les vêtements de seconde main. Il les lave, recoud les trous et les floque. Kaiss souhaite dans le futur broder des éléments sur ces vêtements mais aussi transformer complètement le vêtement. Beaucoup d’autres marques comme Saola notamment, qui fabrique des baskets ultra-légères à partir de matériaux recyclés, montrent qu’une autre voie est possible.