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La COP27 saura-t-elle freiner le réchauffement climatique ?

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Cet été, la France tout comme de nombreux autres pays, ont subi une terrible sécheresse. Les Français ont tous étaient choqués par les canicules à répétition et les terribles incendies qui ont ravagé plus de 60.000 hectares sur tout le territoire. Deux méga-feux ont d’ailleurs brûlé plus de 30.000 hectares en Gironde. Les feux géants d’Australie en 2020 ou ceux de Californie, qui nous semblaient loin, frappent désormais à notre porte. Le réchauffement climatique est déjà là et il est plus que temps de prendre des actions à l’échelle mondiale. C’est pourquoi, la COP27 qui réunit actuellement plus de 200 délégués à Charm el-Cheikh en Egypte, est probablement l’un des derniers espoirs afin de renverser la tendance.

C’est au bord de la mer rouge, en Egypte que se sont réunis les représentants des pays du monde entier. Leur objectif ? Trouver des accords qui pourront freiner la hausse des températures et maintenir celle-ci entre 1,5°C et 2°C en comparaison à l’ère préindustrielle.

Un bouclier mondial contre les catastrophes climatiques.

Un bouclier mondial contre les risques climatiques

Après plusieurs jours de débat, quelles mesures sont discutées pour maintenir la hausse des températures ? Un dispositif a été lancé à l’initiative de la présidence allemande du G7 et d’une soixantaine de pays vulnérables (V20). Il s’agit d’un « bouclier mondial contre les risques climatiques ». Ce dernier pourrait fonctionner par le biais d’une aide financière débloquée juste avant ou après un évènement climatique d’importance. Le budget actuel de cette mesure est de l’ordre de 210 millions d’euros.

Il pourrait tout d’abord aider des pays comme le Costa Rica, Fiji, le Bangladesh, Ghana, le Pakistan, les Philippines ou encore le Sénégal. Ce dispositif viendrait apporter « un soutien financier immédiat à un gouvernement pour reconstruire un pont ou une école » a indiqué la ministre allemande du développement, Svenja Schulze lors d’une conférence. Ce bouclier sera-t-il suffisant ? Certains sont sceptiques, puisqu’il faudrait des milliards pour reconstruire et indemniser ceux qui ont tout perdu comme certains pakistanais dans les pires inondations de l’histoire du pays en 2022 dues à des pluies de mousson démesurées. Un tiers du Pakistan s’est retrouvé submergé et au moins 1.191 personnes sont mortes. D’ailleurs le V20 a estimé les dommages engendrés par les aléas climatiques à 525 milliards de dollars depuis 2020. Selon des données fournies par l’Institut Grantham sur le changement climatique de la London School of Economics, les sommes représentant les dégâts liés au changement climatique s’élèveraient entre 290 et 580 milliards de dollars par an en 2030 et entre 1.000 et 1.800 milliards en 2050.

Plus d’argent pour les pays les plus vulnérables

Le Pakistan est l’un des pays les plus vulnérables face au réchauffement climatique.

Les pays en développement demandent davantage de fonds durant cette COP27. Les pays vulnérables arguent que les pays riches n’ont pas tenu leur promesse de mettre en place une aide à hauteur de 100 milliards de dollars par an permettant de réduire les émissions. Selon Islamabad, il n’y a pas de doute possible, le changement climatique augmente l’intensité et la fréquence des pluies. Le Pakistan a d’ailleurs déjà connu à plusieurs reprises des vagues de chaleur dépassant les 50°C. Imaginons quelques instants cette situation en France… Le pays est d’ailleurs l’un des plus vulnérables se classant à la 8ème position des pays les plus menacés par les catastrophes climatiques d’après des données de l’ONG Germanwatch. Il est pourtant responsable de moins de 1% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Même si tous les pays sont d’accord qu’il est urgent de réduire les émissions de CO2, peu d’accords ont été trouvé une semaine après l’ouverture du sommet. On note un réel fossé entre pays riches et pays pauvres. Ces derniers demandant davantage d’aides financières aux premiers. Il faut dire que moins d’une trentaine de pays ont tenu leur parole de remplir l’objectif de l’accord de Paris qui était de limiter le réchauffement à +1,5°C d’ici 2100 en comparaison à l’ère préindustrielle. Avec si peu de pays impliqués, le réchauffement serait de +2,4°c.

Mais pour le moment, nous sommes encore loin, très loin du but. « Chacun semble attendre maintenant des autres, en se regardant en chiens de faïence, estimant avoir fait sa part », a d’ailleurs indiqué Pierre Canet, de l’ONG WWF dans des propos rapportés par Le Telegramme. Et les discussions peuvent être très longues puisque les décisions sont prises par consensus.

Quels engagements pour les pays développés ?

Actuellement déstabilisé par les élections de mi-mandat aux États-Unis, Job Biden a fait la promesse de résultats concrets. « Je peux dire que les États-Unis atteindront leur objectif de réduction d’émission d’ici 2030. » Le pays doit sortir de la dépendance aux énergies fossiles. Une urgence soulignée par la guerre menée par la Russie a ajouté Joe Biden. Le président des États-Unis compte imposer une forte réduction des émissions de méthane mettant en place une surveillance des fuites sur les installations. Un dispositif qui permettait « une baisse de 87% des émissions des États-Unis des sources concernées par la mesure en 2030, comparé à 2005 » comme le rapporte The Wall Street Journal. Il va également allouer 500 millions de dollars pour aider l’Égypte à se tourner vers des énergies propres.

Les relations entre Pékin et Washington ne sont pas au beau fixe. Une situation qui pourrait complexifier les engagements des deux premiers pollueurs mondiaux. Pourtant, la Chine a réaffirmé sa détermination à prendre part à la gouvernance climatique mondiale. « Cette année, les événements météorologiques extrêmes ont été fréquents avec de graves dommages sur de nombreux continents du monde. Les crises énergétiques et alimentaires ont frappé le monde l’une après l’autre et le processus d’action climatique est confronté à de sérieux défis, » a déclaré Xie Zhenhua, l’émissaire chinois pour le climat. La Chine a réduit de moitié l’intensité des émissions depuis 2005. Le pays est également le premier constructeur de véhicules électriques.

Le Bhoutan, le Panama et le Suriname font figure d’exception

Heureusement, certains pays tiennent leurs engagements. Ces trois petits pays : le Bhoutan, le Panama et le Suriname s’étaient déjà fait remarquer à la COP26 qui avait eu lieu en Ecosse. Et ils nous donnent de l’espoir qu’ils sont les seuls à émettre moins de gaz à effet de serre qu’ils n’en absorbent. « Nous, les seules nations à avoir atteint un bilan carbone négatif, reconnaissons avoir la responsabilité unique de partager avec la communauté internationale nos mesures visant la lutte contre le dérèglement climatique », avaient-ils alors déclaré en novembre 2021 en Écosse. Comment parviennent-ils à avoir un bilan carbone négatif ?

Premièrement, ils protègent tous les trois leurs forêts. En effet, 70% du territoire du Bhoutan est recouvert de forêts. De plus, il est inscrit dans sa constitution depuis 2008, que les forêts doivent couvrir au moins 60% du territoire. Selon les informations de ce petit pays, 7,75 millions de tonnes de gaz à effet de serre ont été absorbées par les forêts de ce pays en 2015 alors que le Bhoutan n’en produit que 2,18 millions de tonnes. Le petit pays himalayen produit une majorité de son électricité grâce à l’énergie hydraulique. Au Panama, 90% du territoire est constitué de forêts primaires. Le Suriname est le pays le plus boisé du monde. Le pays compte 1.592.000 hectares de forêts tropicales primaires. En comparaison, les forêts françaises représentent 31% de la surface du territoire.

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