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Fujisawa, une « Smart City » sur les ruines du tsunami

@Pixabay

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Un écoquartier intelligent et durable a vu le jour dans la ville de Sendaï au Japon sur les terres dévastées par le tsunami de 2011.

A l’ouest de Tokyo, un quartier se dessine telle une vision futuriste. Des lignes de toits équipés de panneaux solaires, des rues immaculées, des lotissements de pavillons en arc de cercle fraîchement sortis de terre au milieu de vastes rizières verdoyantes, l’image semble idyllique. Voici la cité intelligente de Fujisawa, un quartier expérimental qui mise sur l’innovation et les énergies renouvelables.

Suite au tsunami du 11 mars 2011, le Japon a cherché à limiter sa dépendance vis-à-vis de l’énergie nucléaire. Il est d’ailleurs difficile d’imaginer les dégâts de « la grande vague » lorsque l’on voit ces nouvelles constructions. Rappelons qu’un tiers de la ville de Sendaï s’est retrouvée inondée soit un million d’habitants. Des centaines de maisons ont disparu et la catastrophe a fait près d’un millier de morts. Le Japon s’est pourtant relevé et a souhaité créer un nouveau quartier pour les sinistrés en tirant partie des nouvelles technologies et des innovations.

Un projet durable

Ce projet de 30 millions d’euros s’étend sur 16 hectares. Ce sont 176 logements et 16 maisons qui ont été construits pour le moment. Toutefois, le quartier fait partie d’un plus grand projet de 565 000 euros investis pour construire 600 pavillons et l’infrastructure nécessaire : routes, commerces, salles sportives, etc. Pour loger rapidement cette population et développer cette Smart City, neuf entreprises leaders se sont attelés à la tâche. Accenture a créé le concept de cette ville intelligente ainsi que le design. Mitsui & Co s’est chargé de la construction des infrastructures et du développement des bâtiments de la ville. Nihon Sekkei, Inc. a créé le plan qui permettra d’optimiser les différents dispositifs liés au système d’énergie. A son terme, la ville pourra accueillir 3 000 habitants. La phase de construction devrait s’étaler jusqu’en 2018.

En collaboration avec la municipalité et des partenaires privés, cet éco-quartier est prévu pour durer 100 ans. Le concept de la ville est modélisé sur cette image ci-dessous. Les concepteurs ont porté leurs réflexions sur le cycle de vie des résidents. C’est d’ailleurs sur le mode de vie des habitants qu’ils ont basé le design de la ville. Il comprend trois niveaux. Le premier niveau est un mode de vie intelligent qui comprend la communauté, les transports, les énergies, la sociabilité et le bien-être. Le deuxième niveau se focalise sur le design d’espaces intelligents. Enfin, le troisième niveau englobe la création d’infrastructures intelligentes.

Une ville modèle

Fujisawa a été pensé pour devenir un modèle soucieux de l’environnement. Le Japon est le sixième émetteur mondial de gaz à effet de serre. Le pays s’est d’ailleurs engagé à réduire ses émissions de 26% entre 2013 et 2030. Toutefois les écologistes et certains experts jugent cette réduction insuffisante.

La ville de Fujisawa a une grande ambition environnementale puisque son objectif est de réduire de 70% les émissions de dioxyde de carbone de la ville (en comparaison des niveaux de 1990) et de 30% sa consommation en eau par rapport à d’autres bâtiments neufs installés au Japon. C’est d’ailleurs un projet sur lequel pourront s’appuyer d’autres villes pour accompagner la transition écologique.

De nombreux éléments ont été pris en compte à cet égard :

Fujisawa possède également une tour de contrôle de stockage qui distribue et gère l’énergie du quartier. C’est un peu le centre d’énergie de la ville. Tous les compteurs, interrupteurs, batteries de stockages sont connectés à un ordinateur central.

La sécurité est un autre volet sur lequel les concepteurs ont planché. L’éclairage public est assuré par des lampadaires LED. La détection de présence est alimentée par des panneaux solaires. La ville est également équipée d’un système de vidéosurveillance. Le pays étant régulièrement soumis à des tremblements de terre, l’alimentation en électricité a dû être pensée. Des batteries de stockages et l’utilisation des batteries des véhicules électriques peuvent venir en aide comme source d’alimentation.

Le projet de Fujisawa montre qu’il est possible de changer la façon dont nous organisons nos villes afin de réduire notre emprunte carbone et d’améliorer notre bien-être. Le projet de départ est certes coûteux mais l’investissement est rentable sur le long terme. Si les japonais ont dû attendre une catastrophe pour enclencher de tels projets, espérons qu’en Europe, nous suivrons très rapidement.

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