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Ils construisent des abris pour les sans domicile fixe

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En 2015, le nombre de personnes mal logés s’établissait à 3,5 millions de personnes en France. Ce nombre comprend les personnes sans domicile personnel mais aussi celles qui vivent dans des conditions très difficiles et précaires (caravanes ou hôtels).

Alors qu’à l’hiver de 1954, l’abbé Pierre avait rassemblé 400 millions de francs après un appel de détresse pour construire des logements, soixante ans plus tard, la situation est toujours préoccupante. Le nombre de sans-abri a augmenté de 50% ces dix dernières années pour atteindre 141 500 personnes en France dont 30 000 enfants début 2012.

Un altruisme dès le plus jeune âge

Aux Etats-Unis, où l’on comptait 610 042 personnes SDF en 2013, certains citoyens ont compris qu’ils pouvaient agir à leur niveau. C’est ainsi qu’à tout juste neuf, Hailey Fort, a commencé à construire des refuges pour les sans-abri dans la banlieue de Seattle aux Etats-Unis.

Cette idée a émergé lorsqu’elle avait seulement 4 ans et qu’elle a vu un SDF, nommé Edward, qui avait perdu son emploi. Elle a demandé à sa maman ce qu’elle pouvait faire pour l’aider et elles ont ensemble offert un déjeuner à cet homme. Un élan de générosité qui scellera le début de l’aventure.

Hailey s’inquiète alors de laisser l’homme dans le froid et sous la pluie dans cette ville surnommée « rainy city ». Sa mère accepte donc d’entamer avec sa fille la construction d’un abri, le premier d’une longue série.

Cela fait maintenant quatre années que la jeune fille passe son temps libre à venir en aide aux sans-abris et fabrique des structures en bois bien isolées. Maintenant qu’elle a grandi, ses parents lui permettent de construire la plus grande partie de la structure. Selon elle, chacun devrait avoir un endroit où vivre. Elle a ainsi planifié de construire onze abris de plus dans les prochains mois.

Hailey a également commencé à cultiver des légumes pour les donner à la banque alimentaire locale. L’année dernière, la récolte a d’ailleurs été bonne, elle a pu faire don de 58 kilos de légumes : carottes, petits pois, haricots, tomates, concombres ou poivrons. Elle va maintenant agrandir son potager et a pour objectif de récolter 113 kilos de nourriture. Hailey donne également des produits d’hygiène ainsi que des livres.

Pour poursuivre ces projets, le père d’Hailey, Quentin Fort, a lancé une page sur le site de crowdfunding GoFundMe. La fillette a déjà reçu 43 685 dollars. Ses projets sont également soutenus par la ville qui a autorisé l’installation de refuge sur les terrains appartenant à une église.

Un artiste recycle pour créer des maisons pour les sans-abris

En 2010, Gregory Kloehn d’Oakland s’est lancé dans la réalisation de petites maisons à l’aide d’objets recyclés. Au départ, il ne pense pas tout de suite à y loger des sans-abri. Gregory explique qu’il travaillait sur un livre à propos de l’architecture et de la vie dans la rue. C’est comme cela qu’il s’est penché sur les différents types d’abris créés pour les SDF.

Il s’est inspiré de certains abris pour commencer à récupérer lui-même des objets. La première maison a été construite avec des cagettes de fruits. Mais une nuit de mauvais temps, Charlène, une personne utilisant la maisonnette lui a demandé s’il avait une bâche pour elle. Il a alors décidé de construire une nouvelle maison avec de meilleurs matériaux.

Gregory rassemble tout ce qu’il peut trouver, le plus souvent c’est dans les décharges publiques qu’il trouve les meilleurs matériaux. Il recherche des palettes, du contre-plaqué, des lattes de lit, des morceaux de bâche mais aussi de la peinture. Il doit simplement acheter la colle, les clous et les pinceaux. Cependant, l’un des intérêts de ses maisons est qu’elles sont toutes mobiles, ce qui permet aux SDF de se déplacer librement. Aujourd’hui une dizaine de personnes utilisent ses maisons. De nombreux bénévoles contactent Gregory sur son site pour l’aider à terminer les maisons.

Gregory fait également partie d’un courant appelé “Le mouvement des petites maisons” et qui permet à des personnes n’ayant pas les moyens d’acheter une maison normale de devenir propriétaire de plus petites maisons. Ce mouvement utilise le potentiel de différentes techniques environnementales telles que l’utilisation du soleil, du vent, la récupération de l’eau.

Une autre ville aux Etats-Unis, Portland en Oregon, pourrait approuver l’installation de petits refuges grâce à l’association micro community concepts qui, avec l’entreprise de design TechDwell, se sont orientés sur des « micro-maisons ». Cette fois, les structures pourraient se trouver sur des terrains publics destinés à ceux qui ne peuvent pas bien se loger. Des projets similaires ont déjà vu le jour dans le Wisconsin, le Texas ou même New-York. Les maisons sont d’environ 18 m² et seront louées entre 190 et 270 euros par mois. Environ 25 de ces maisons devraient être construites.

Ainsi, de nombreuses initiatives sont déjà lancées pour offrir un moyen de subsistance aux personnes sans-abri. A nous de partager le message et d’entreprendre également la construction de maisons afin que chacun ait un toit, aussi petit qu’il puisse être, au-dessus de sa tête.

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